Reportage avec la fourrière, qui sauve les animaux abandonnés

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La fourrière recueille les animaux abandonnés ou errants, les soigne et les propose à l’adoption. Ce service public géré par la Métropole est assuré par des passionnés de la cause animale. Reportage.

À la fourrière du Versoud, Julie, Pascal et leurs collègues se relaient 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour intervenir dans l’ensemble des 49 communes de la Métropole, et auprès de 50 communes conventionnées des territoires voisins. « Ici, on reçoit les appels de personnes qui ont trouvé ou perdu un animal », explique Julie, 24 ans, depuis le petit bureau en bois de la fourrière. « C’est souvent la police ou la gendarmerie qui nous sollicitent parce que quelqu’un a trouvé un animal errant sur la voie publique, ou pour récupérer des animaux sur décision de justice. »

Aussitôt l’appel reçu, les agents se mettent en route pour capturer l’animal et le charger dans le véhicule. « Chaque intervention est différente », raconte Julie. « On ne sait jamais sur quoi on va arriver, comment on va devoir réagir, comment vont être l’animal et les gens autour… Il faut être à l’aise, car les chiens peuvent parfois grogner ou essayer de mordre. Il faut savoir se méfier et analyser la situation. Et bien sûr, ne pas avoir peur des chats qui griffent ou qui nous crachent dessus… ! »

L’année dernière, ils ont récupéré 1 028 animaux, en majorité des chiens et des chats. Mais parfois, ce sont des chevreaux, cochons, lapins, moutons ou des cochons d’Inde qui prennent place dans le fourgon.

Une enquête pour retrouver le propriétaire

À son arrivée à la fourrière, l’animal est examiné par un vétérinaire, « puis on vérifie si il est identifié (pucé ou tatoué), avant de le photographier et de le mettre en box avec un plaid, à boire et à manger ! » précise Julie. Ils y passeront 8 ou 15 jours (si pucés), seront tatoués et vaccinés et, à l’issue de ce délai, ils seront proposés gratuitement à un refuge.

Pendant ce temps, les agents effectuent un travail d’enquête minutieux pour retrouver les propriétaires des animaux recueillis. « S’ils ne sont pas identifiés, on appelle les mairies, le voisinage, on épluche les annonces d’animaux perdus… Le but, c’est qu’ils restent un minimum de temps en fourrière. » S’il s’avère que l’animal est abandonné, il sera placé en refuge en attendant une adoption.

Julie connaît l’état de santé de chacun de ses protégés, et ce matin, justement, l’un d’eux a attiré son attention. « Rocky – un vieux chien croisé malinois et berger allemand – n’est pas en forme. On l’a récupéré avec une tumeur cérébrale, mais son état ce matin m’interpelle. » Alors direction le cabinet vétérinaire de Domène : « Voir des animaux qui souffrent, ce n’est pas facile, mais j’essaie de trouver des solutions pour chacun, en fonction de leur état. » Dans le cas de Rocky, Julie souhaite lui offrir une fin de vie digne et tranquille. Elle compte sur un adoptant qui sera sélectionné par l’Apagi, une association subventionnée et sélectionnée par la Métropole pour gérer le refuge situé juste à côté de la fourrière.

Aimer les animaux, et les gens !

« Pour travailler à la fourrière, il faut aimer les animaux…et les gens ! » assure Pascal, fort de 20 ans d’expérience d’agent de capture. « Certaines personnes vont arriver en pleurant de joie, heureux de retrouver leur animal, quand d’autres vont faire scandale, insinuant qu’on leur a volé leur chien et s’indignant des frais de fourrière à régler… » Pour Julie, l’un des atouts de ce “métier-passion” est la polyvalence : « Être sur la route à n’importe quelle heure, entretenir les locaux, nourrir les animaux... mais s’il n’y avait plus de travail à la fourrière, je serais ravie ! »

Un souhait un peu optimiste avant la période estivale, qui engendre toujours un pic d’abandons. « Trop de chiens sont abandonnés avant les vacances, et l’afflux touristique dans la région augmente le nombre de chiens perdus », indique Pascal. « Les chats posent également souci car on en rentre plus que de place disponible. Faites stériliser vos chats ! » Un message essentiel alors que Julie reçoit l’appel d’une commune voisine et s’apprête à prendre la route, pour un chaton retrouvé dans la rue.


 

À l'Apagi, trouver la famille adéquate

« Ricks est un loulou attachant, joyeux et bien dans ses pattes. Côté éducation, il a déjà des bases et ne tire pas en laisse », peut-on lire sur le box d’un berger allemand de 6 ans, au refuge de l’Apagi. À côté, un griffon vendéen blanc est décrit comme tel : « Truffe découvre peu à peu le monde extérieur. Il aura besoin de beaucoup d’exercice pour se dépenser. La présence d’un autre chien au sein de la famille lui permettrait d’évoluer plus rapidement. » Ces petits textes de présentation sont décisifs pour les particuliers venant choisir leur animal de compagnie. C’est Françoise, l’une des bénévoles du refuge, qui les rédige. « Je décris ce que l’on connaît du caractère du chien. C’est essentiel, car il faut adopter un chien en fonction de ses besoins et de la vie qu’on va lui offrir, pas de son physique ! »

Thierry, bénévole également, donne de son temps pour sortir et observer les animaux à adopter, aux côtés des soigneurs du refuge : « J’ai fait une formation d’éducateur canin. J’essaie de comprendre leur comportement, pour donner des indications à Françoise et que l’on soit le plus précis possible. » Chien réactif aux chats, à l’humain, pas à l’aise avec des enfants, chien de travail… chaque détail compte pour que les binômes homme-chien se passent bien, « et que les chiens ne soient pas ramenés ! » précise Thierry avant de terminer : « Il faut s’intéresser à la race avant d’adopter. »

L’abandon est puni par la loi

Trois ans de prison et 45 000 euros d’amende : c’est la peine encourue pour l’abandon d’un animal domestique ou d’un animal sauvage apprivoisé ou tenu en captivité. Lorsque l’abandon entraîne un risque de mort immédiat, l’auteur encourt quatre ans de prison et 60 000 euros d’amende. Si vous êtes témoin de l’abandon d’un animal, vous pouvez alerter la gendarmerie ou la police nationale.

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