Agglomération grenobloise : la pollution de l'air divisée par deux en 15 ans

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Depuis 15 ans, la pollution atmosphérique a diminué de près de 50 % dans l’agglomération grenobloise : un résultat encourageant que la Métropole compte bien accentuer encore grâce à plusieurs dispositifs.

« La pollution est avant tout un problème de santé publique », rappelle l'unité métropolitaine dédiée à la qualité de l'air. « Elle impacte la santé cardiovasculaire, la santé respiratoire, augmente les risques de certains cancers, et tout le monde est concerné. »
Sur notre territoire, les deux grands polluants sont le dioxyde d'azote – très majoritairement lié au trafic routier – et les particules fines – liées principalement au chauffage au bois non performant. Et les chiffres parlent d'eux-mêmes : 135 décès chaque année sont attribués au dioxyde d'azote, et 293 aux particules fines, dans le seul périmètre de la métropole (chiffres Santé publique France).

Sur le territoire, sept stations de mesures, gérées par Atmo Auvergne Rhône Alpes (Atmo AuRA), permettent d'évaluer les concentrations de polluants dans l'air et suivre leurs évolutions : « En 15 ans, les concentrations de particules fines et de dioxyde d'azote ont diminué de près 50 % », témoigne Gladys Mary, de l'Atmo AuRA. Ce résultat encourageant n'est cependant pas suffisant, soulignent les services de la Métropole : « Aujourd'hui, nous sommes passés en dessous du seuil réglementaire fixé par le Parlement européen en 2008, mais la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé est encore quatre fois plus basse ! »

Récemment, le Parlement européen a d'ailleurs durci les objectifs réglementaires des seuils de pollution en les divisant par deux. Cette nouvelle valeur, toujours au-dessus des préconisations de l'OMS, devrait s'appliquer à l'horizon 2030.

Des solutions qui portent leurs fruits

Le positif, c'est qu'en matière de pollution de l'air, les actions menées ont un vrai impact. « Dans l'industrie, l'interdiction du fioul et les changements de procédés (dans les choix de solvant par exemple) depuis 30 ans, ont permis de diminuer fortement les pollutions de ce secteur », explique Atmo AuRA. La Métropole agit à travers son Plan climat air énergie, en partenariat avec les communes, les entreprises et les associations.

Par exemple, pour réduire les émissions liées au chauffage au bois non performant, elle a mis en place la Prime Air Bois. Jusqu'à 2 000 euros d'aide (cumulables avec les aides de l'État) sont ainsi attribués aux habitants pour renouveler leur appareil ancien. « C'est le principal levier de réduction de la pollution aux particules fines de notre territoire », précise l'unité métropolitaine dédiée à la qualité de l'air, qui diffuse également les bonnes pratiques comme l'allumage par le haut, le choix du bois ou l'entretien de l'appareil.

En ce qui concerne les polluants liés au trafic routier, la Métropole a mis progressivement en place deux Zones à faibles émissions (ZFE) : l'une pour les véhicules utilitaires et les poids lourds, la seconde pour les voitures et les deux-roues à moteur.

En parallèle des restrictions de circulation de certains véhicules polluants, de nombreuses solutions de mobilités douces sont accessibles. Train, transports en commun, locations de vélo Mvélo+, vélos et trottinettes électriques en libre-service, covoiturage, ou encore autopartage : la Métropole et le Smmag accompagnent les habitants concernés avec des conseils individualisés gratuits et des aides financières parmi les plus importantes de France. Des aides sont également prévues pour le renouvellement du véhicule ou pour l'achat d'un vélo.

Enfin, l'information et la sensibilisation des métropolitains sont essentielles. Chacun peut se renseigner sur la qualité de l'air sur le site d'Atmo AuRA, ou en observant la couleur du pylône de la Bastille à la nuit tombée, qui indique la qualité de l'air du lendemain. Pour ceux qui veulent connaître en direct la qualité de leur environnement intérieur et extérieur, l'Atmo AuRA prête gratuitement des micro-capteurs de particules fines.

Les Assises nationales de la qualité de l’air, les 15 et 16 octobre à Grenoble

La Métropole accueillera les Assises nationales de la qualité de l’air les 15 et 16 octobre. Cet événement réunit les élus, agents territoriaux et les administrations de toute la France pour se former et échanger sur les innovations en matière de qualité de l’air. Mercredi 16 octobre à 18h30, une conférence gratuite est ouverte au public au siège de la Métropole (1, place André-Malraux à Grenoble), avec Gaëlle Uzu, Gladys Mary pour Atmo AuRA, Gilles Barone-Rochette, cardiologue au CHU Grenoble-Alpes et Cécile Cenatiempo, conseillère métropolitaine déléguée à la qualité de l’air.

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