Circuit-court : la plus grosse champignonnière urbaine de la région inaugurée à St-Martin-d’Hères

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L’entreprise Champiloop vient d’inaugurer sa deuxième champignonnière dans un ancien parking souterrain du quartier Renaudie à Saint-Martin-d’Hères. Elle y produit des pleurotes et shiitakes, des champignons 100% bio en circuit court.

L’histoire démarre en 2015 à Eybens. C’est à l’abri des caves historiques de la Frise, creusées à flanc de coteau dans la Frange Verte, que l’association Groupement Eybinois pour la Restauration et la Multi-cultures (GERM) fait pousser ses premiers champignons avec l’aide d’Hamid Sailani, alors bénévole de l'association. Le jeune étudiant iranien en génie agronomique a déjà en tête un projet bien plus ambitieux pour la petite champignonnière.

Soutenu par de nombreux partenaires, il exploite avec succès cette première champignonnière où il est rejoint par Maxime Boniface, son actuel associé. Les deux jeunes entrepreneurs sont alors contactés par la ville de Saint-Martin d’Hères pour développer un nouveau projet sur la commune.

Lauréats de l’appel à projets « Quartiers Fertiles »

En 2021, Champiloop est sélectionné pour son projet de réhabilitation d’un parking en champignonnière dans le cadre de l’appel à projets national « Quartiers Fertiles ». Celui-ci vise à développer l’agriculture urbaine dans les quartiers prioritaires. L’entreprise obtient une subvention de 231 000 € de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), à laquelle s’ajoutent les aides de la commune, de la Métropole et de partenaires privés. Entre 2020 et 2022, la Métropole grenobloise a ainsi versé 147 000 € de subventions à l’entreprise au titre de la politique de la ville, de l’agriculture et de l’économie sociale et solidaire.

Mais faire pousser des champignons dans un lieu aussi atypique qu’un parking souterrain n’est pas une mince affaire. Le chantier s’avère complexe et nécessite l’implication de tous les partenaires pour franchir les obstacles et trouver les solutions techniques et financières nécessaires.

Jusqu’à 3 tonnes de champignons par mois

« Avec la création de ce nouveau site de 1000 m2, on va pouvoir produire jusqu’à 3 tonnes de champignons par mois contre 1,2 tonne aujourd’hui », explique Maxime Boniface. « L’objectif est aussi de réaliser notre propre substrat*, que nous allons aujourd’hui chercher dans l’Allier, en recyclant des biodéchets locaux (paille, sciure de bois non traitée, drêches de bière…) et ainsi réduire de 20% notre bilan carbone ».

La production alimentaire de champignons n’est qu’une première étape. Les deux jeunes associés comptent aussi innover en exploitant les qualités intrinsèques des champignons dans d’autres domaines. L’utilisation des champignons comme matériau biosourcé dans la construction est notamment étudié par de nombreux chercheurs et s'avère une des pistes envisagées.

« Je crois beaucoup à cette agriculture urbaine faites d’innovation », indique Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole. « Champiloop est un exemple d’activité vertueuse qui croise une plus-value sociale et sociétale avec une production locale de qualité. La Métropole suivra avec attention le développement de cette entreprise ».

A gauche, Maxime Boniface et Hamid Sailani entourés des partenaires et financeurs du projet.


* Bloc de matière organique sur lequel poussent les champignons.

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